Du plaisir à l’excès , la question de l'addiction sexuelle.
L'érotisme et la sexualité peuvent devenir ( comme toutes les addictions) une addiction aux conséquences tout aussi graves.
Nous n'avons pas à nous prononcer sur des pratiques qui ne sont pas interdites par la loi, ni à définir des seuils de "normalité" quant à la fréquence des rapports sexuels.
On parle d'addiction en tant que trouble qui entraine une altération du comportement et/ou une souffrance.
Les addictions sexuelles les plus fréquentes :
- La masturbation compulsive: L'objectif ici n'est pas le lien avec le partenaire mais la composante autoérotique.
- Le changement inlassable de partenaires sexuels,
- La séduction compulsive,
- Les rapports sexuels anonymes et/ou tarifés
- L'addiction aux sites pornographiques
- Le cybersexe
- Etc...
Quels sont les "critères" qui permettent de définir une addiction sexuelle ?
On parlera d'addiction au sexe, ou encore dépendance sexuelle, quand les comportements adoptés:
- Seront une source de souffrance (physique ou psychique),
- Auront une fréquence excessive, croissante et échappant au contrôle.
- Se caractériseront également par une incapacité d'y renoncer. Celles et ceux addict.es au sexe y pensent en permanence, et se sentent obligées de pratiquer le comportement en permanence. Le comportement devient obsessionnel.
- Les addicts sexuels excluent l’autre en tant que personne pour le transformer en "objet sexuel".
Une parade au mal-être:
Le phénomène d’addiction est un processus qui permet à l’individu de trouver une parade plus ou moins saine à son angoisse, son stress. C’est pour lui ou elle un subterfuge qui va lui devenir indispensable pour continuer de vivre comme un funambule. En effet, il ou elle doit trouver l’équilibre entre sa part de lumière (être socialement inséré) et sa part d’ombre qui prend davantage de place (être qui se cache, se retire du monde). Pourtant, cette voie qu’a empruntée la personne pour tenter de gérer sa psyché et ses pulsions va devenir de plus en plus compulsive car elle est elle-même génératrice d’angoisse. C’est alors qu’un cercle vicieux s’installe. L’angoisse conduit au comportement d’apaisement fugace et socialement inadéquat qui, devenant incontournable et incontrôlable, génère une nouvelle angoisse. Le sujet perd alors la maîtrise de lui-même ou d’elle-même et de ses actes. Cette tentative de régulation – car c’est bien de cela qu’il s’agit – devient un cercle intenable et infernal.
Comment sortir de l’addiction au sexe? Quelles peuvent être les prises en charge?
Différents types de prise en charge thérapeutiques peuvent être proposés (thérapies de couple, approche psychanalytique, thérapie de pleine conscience…), et dans les centres d'addictologie.
La PNL et l'hypnose ont pu démontrer leur efficacité dans la prise en charge de ces troubles. Différents axes peuvent être abordés pour modifier le comportement addictif qui a été mis en place dans un contexte particulier, une situation, un état physique et psychologique qui devra pris en compte: l'aspect compulsif, l'aspect parade, la honte, la culpabilité, l'angoisse,etc...
Il y aurait à retourner dans la construction de l’identité de l’être, de son développement affectif et psychosexuel et de sa psyché pour tenter d’en trouver les racines et les traiter pour s’en sortir. Une condition expresse sera l'arrêt total, le sevrage de la pratique. Chacun pouvant imaginer la difficulté et la souffrance qui résident dans le processus même du sevrage.
L'association DASA (Dépendants affectifs et sexuels anonymes) propose des groupes d'entraide dans certaines villes de France. La « fraternité » DASA met l’accent sur la modération, le partage, le respect de soi et des autres (Lien vers le site Internet de DASA France).